Sélection

Le Triomphe de l’artiste de Tzvetan Todorov
Éditions Flammarion/Versilio 02/2017, 331 pages

« Le discours soviétique officiel décrit progressivement la réalité du pays en termes qui ne correspondent pas à l’expérience commune, comme si les mots pouvaient créer les choses. L’importance de cette doctrine dépasse de loin le domaine esthétique, elle représente à l’état pur l’un des traits dominants de la société soviétique sous Staline car elle consacre le règne universel du mensonge ». A la fois connaisseur de l’Union soviétique et grand penseur des oeuvres d’art, Tzvetan Todorov a souhaité éclairer les rapports idéologiques entre ceux qu’il nomme les « artistes créateurs » et le pouvoir politique à partir de la révolution d’Octobre.
Comment les artistes ont-ils annoncé la révolution ? Comment ont-ils ensuite obéi ou échappé au réalisme socialiste désireux d’annihiler toute création ? Todorov explore le destin d’artistes phares, Maïakovski, Pasternak, Boulgakov ou Mandelstam, et s’attarde sur le parcours singulier du peintre Kasimir Malevitch, dont la pluralité des voies artistiques fait écho à l’intensité de son engagement. Le Triomphe de l’artiste, c’est finalement le pouvoir de l’art sur celui qui veut sa mort.

Tzvetan Todorov
Né en 1939 à Sofia, critique littéraire, philosophe et historien des idées, Tzvetan Todorov est, avec Roland Barthes, l’un des représentants du structuralisme. Il est l’auteur de plus de trente livres, dont Théorie de la littérature, textes des formalistes russes (Le Seuil, 1965), Mémoire du mal, tentation du bien (Robert Laffont, 2000) ou encore Les Aventuriers de l’absolu (Robert Laffont, 2006).
Il a reçu plusieurs prix pour l’ensemble de son oeuvre. Tzvetan Todorov (1939-7 février 2017), penseur et humaniste à la renommée internationale, a entièrement supervisé l’édition de son dernier ouvrage.